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1952-2003 : L’ère des grands ensembles

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1   Les années d’après-guerre et les « trente glorieuses » s’accompagnent d’une très forte urbanisation due à l’accélération de l’exode rural et, phénomène nouveau, l’arrivée massive d’une population immigrante venue des colonies, afin de contribuer à l’effort de reconstruction.

 

 

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2   Dès 1952, des architectes, des urbanistes et des sociologues rédigent un premier projet sur la Duchère, qui prendra corps en 1958.

 

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3 - 4 - 5   L’idée est de construire sur la colline de La Duchère, sur les 120 hectares dédiés au projet, « un ensemble harmonieux de 5 500 logements où 20 000 personnes trouveront leur place » ( bm-lyon.fr/decouvrir/collections/vallet5.htm)

 

 

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6   Le site imprime au développement son caractère, le dénivellé important d’un côté vers Vaise, de l’autre vers Ecully, la ceinture végétale qui l’isole, contribuant à faire de ce un quartier-commune, une petite cité autonome.

 

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7-8-9   La ville nouvelle sera divisée en sous-quartiers, en unités de vie. Ils seront reliés au centre du Plateau, que les urbanismes imaginent comme un lieu de rencontre, avec les services publics, un grand centre commercial, un vaste espace dédié au vivre-ensemble (bm-lyon.fr).

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Une certaine idée de la modernité

Il s’agit d’un projet qui s’inscrit en droite ligne avec la pensée hygiéniste et moderniste. "L’expression grand ensemble désigne en même temps une forme, la barre, une taille de plus 500 ou 1000 logements, un type de financement par procédure de logement social, une localisation en banlieue ou sur un terrain de la ville-centre mais en rupture avec celle-ci, un mode de conception globale avec des équipements prévus et un zonage privilégiant l’habitat seul (Dufaux et Fourcaut, 2004)."

 

Les grands ensembles sont nés d’une pénurie de logements et grâce à la relative facilité de leur mise en œuvre. Les techniques d’industrialisation permettent de construire vite, à coût réduit, avec des éléments préfabriqués assemblés sur place. En cinq ans, environ 5 300 logements sortent de terre. (gpvlyonduchere.org 2013)

 

La condamnation des grands ensembles, critiqués pour leur gigantisme et réservés aux classes peu aisées, est résumée par cette formule de mai 1968 : «  La bourgeoisie ne loge pas les travailleurs, elle les stocke ! » (Dufaux, 2003) Leur singularité morphologique a d'ailleurs fait naître l'expression de hard french, désignant l'architecture française des Trente Glorieuses.

 

Sur le plan de l’urbanisme, l’un des problèmes majeurs concerne son rapport au sol, marqué par une juxtaposition de plateformes, de grands stationnements et de voirie. Construites très rapidement, les barres ont rapidement atteint un seuil de vétusté avancée : unités d’habitations de 330 à 340 logements, problèmes de distribution des logements, appartements de petite taille, mauvaise isolation thermique et acoustique (gpvlyonduchere.org 2013).

 

À l’échelle du quartier, cet urbanisme de barres n’a pas favorisé l’émergence d’une centralité, contrairement à la volonté de ses créateurs. À l’échelle de l’ouest lyonnais, il a contribué à son isolement par rapport aux communes qui l’entourent, les barres apparaissant comme un mur infranchissable. Le réseau viaire organisé pour le déplacement automobile a divisé le quartier en sous-secteurs n'ayant peu ou pas de liens entre eux. Le mode de construction dans l’urgence, « au chemin de grue », a renforcé l’enclavement par une implantation bâtie niant la topographie. L’implantation d’immeubles longs de 160 m et hauts de 50 m, sur des terrassements horizontaux, a généré des ruptures de niveaux importantes (gpvlyonduchere.org 2013).

 

Le quartier, constitué de 80% de logements locatifs sociaux et de 20% de copropriétés, se fragilise au fil des ans. Depuis les années 1980/1990, la Duchère connait un destin similaire aux autres grands ensembles sortis de terre dans les années 1960 : départ progressif des classes moyennes, concentration de classes sociales défavorisées, dégradation du bâti, délaissement des espaces publics, délinquance, etc. (Enjalbert 2011).

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